La plus fréquente est la microsphérocytose héréditaire ou sphérocytose héréditaire (les GR sont en forme de sphère) ou maladie de Minkowski-Chauffard.
La maladie de Minkowski Chauffard est une pathologie hématologique rare.
Il s’agit d’une maladie génétique, caractérisée par une anomalie des protéines constituant la membrane des globules rouges, qui deviennent sphériques et fragiles, avec destruction intrasplénique, entrainant une anémie hémolytique chronique, un subictère et une splénomégalie.
Il existe une atteinte d’un gène réglant la synthèse d’une protéine de la membrane des globules rouges (ankyrine).
Si le gène de la spectrine (autre protéine membranaire du GR) est muté, la maladie est autosomique récessive.
1. Epidémiologie :
Il s’agit de la cause la plus fréquente d’hémolyse chronique héréditaire dans les pays occidentaux.
Elle touche environ une personne sur 5.000, généralement d’ethnie blanche nord-européenne ; les deux sexes sont également affectés.
La transmission est de type autosomique dominante dans deux tiers des cas, mais il existe des cas récessifs voire des mutations de novo.
Le diagnostic de cette maladie est difficile. Il est évoqué devant des signes cliniques spécifiques puis confirmé biologiquement.
2. Clinique :
Le début des manifestations est précoce (au cours de la première année de vie) : ce sont des signes d’hémolyse intratissulaire.
3. Biologie :
A l’hémogramme : anémie normochrome, normocytaire ou légèrement microcytaire et régénérative.
FSP : présence de microsphérocytes.
Biochimie : signes d’hémolyse intratissulaire.
4. Diagnostic :
Il repose sur plusieurs éléments :
– l’interrogatoire : recherche d’antécédents familiaux,
– mise en évidence des microsphérocytes sur le frottis,
– mise en évidence de l’anomalie fondamentale (hyperperméabilité membranaire) par 2 examens :
. diminution de la résistance osmotique des GR,
. le test d’hémolyse spontané à 37° :
= normalement, à 48 heures : 50 % des GR sont détruits,
= MSH : l’auto-hémolyse est augmentée : elle est totale à la 24ème heure, et est augmentée et corrigée par le glucose.
5. Evolution :
Elle est chronique, avec possibilité de survenue de complications (non spécifiques à la MSH : anémie hémolytique intratissulaire) :
– lithiase biliaire pigmentaire (hyperbilirubinémie) : apparaît c’est des sujets très jeune (4-5 ans),
– ulcères de jambes : sont bilatéraux, siégeant au-dessus des 2 malléoles internes, d’évolution torpide, ne guérissant qu’après splénectomie,
– crises érythroblastopéniques : le plus souvent liées à des infections virales, et sont essentiellement caractérisées par une aggravation de l’anémie.
6. Traitement :
Dans un premier temps, le traitement consiste à pallier l’anémie si elle est importante et mal tolérée par des transfusions sanguines.
Puis, vers l’âge de 7/8 ans il est nécessaire de procéder à l’ablation de la rate (splénectomie), car l’hémolyse siège uniquement au niveau de la râte (⇒ l’hémolyse disparaît et le taux d’Hb se normalise). Dès lors, la prévention contre les infections à pneumocoque doit être systématique par la vaccination (Prevenar ®) et une antibioprophylaxie si nécessaire.
Nb : La splénectomie pose un problème d’âge : elle est dangereuse avant 5 ans (déficit immunitaire).
Même si on l’enlève à 5 ans : le sujet est secondairement exposé au risque infectieux, essentiellement représenté par des infections à pneumocoque, et en particulier risque de septicémie mortelle à pneumocoque ⇒ précautions :
– vaccination antipneumococcique (avant la splénectomie),
– pendant toute la vie : antibiothérapie continue (Oracilline ®).
* Le conseil génétique : doit comporter 2 types de mesures :
– l’enquête familiale,
– expliquer au sujet qu’il est malade, éviter le mariage avec une MSH ou éventuellement ne pas avoir d’enfant.
* Autre anomalie de la membrane : l’elliptocytose familiale : présence dans le sang de GR ovalaires.
Le mécanisme exact : n’est pas très bien connu.
Clinique et biologie : idem à la MSH, mais beaucoup moins grave.