Le cancer de l’endomètre est le cancer féminin le plus fréquent après celui du sein. 

Son dépistage doit être orienté chez les femmes présentant un certain nombre de facteurs de haut risque endométrial, dont le dénominateur commun est l’existence d’une hyperestrogénie absolue ou relative.

L’obésité, l’hypertension artérielle et le diabète sont les principaux facteurs favorisant sa survenue.

Le diagnostic repose sur la biopsie avec examen histologique.

Dans plus de 90 % des cas, le traitement initial est chirurgical.

1. Epidémiologie :

1) Fréquence :

Sa fréquence semble s’accroître depuis quelques années. Il devient plus fréquent que le cancer du col (1,2 / 1).

Ceci tient à une longévité plus grande de la population féminine et à un meilleur dépistage.

Incidence en Europe : 18 à 25/100.000 femmes (augmenté aux USA : 38/100.000, diminué en Asie : 1,5/100.000).

Le cancer de l’endomètre est hormonodépendant. En effet, il dépend de l’imprégnation en œstrogènes, qu’ils soient naturels ou de synthèse.

2) Facteurs de risques :

Trois grands groupes de facteurs de risques peuvent être individualisés.

a) Facteurs généraux :

– Age :

Le cancer de l’endomètre est un cancer de la femme âgée, (âge moyen : 60 ans), et 80 % des femmes qui en sont porteuses sont ménopausées,

. la fréquence chez les femmes de moins de 40 ans ne dépasse pas 2 à 5 % ;

. 90 % des femmes sont en période périménopausique (15 %) ou de ménopause (75 %).

– Obésité :

Elle est retrouvée dans 50 à 80 % des cas. Ce risque est corrélé au degré d’obésité et à la taille (les obèses de grande taille ont le risque maximal). Deux explications peuvent être fournies :

. la diminution relative du taux de la SHBG (“sex hormon binding globulin“) avec en conséquence augmentation du taux d’estrogènes libres circulants ;

. la production d’estrogènes (essentiellement à partir d’estrone après la ménopause par aromatisation de l’androstènedione dans les surrénales, les muscles et le tissu adipeux) est proportionnelle au poids et à la taille.

– Diabète et hypertension artérielle : fréquemment retrouvés.

Leur fréquence chez des femmes présentant un cancer de l’endomètre est surtout liée aux facteurs de risques que sont l’âge et le poids.

b) Facteurs hormonaux :

– ce sont tous les facteurs de risque de l’hyperestrogénie relative ou absolue, le cancer de l’endomètre se développe volontiers chez des femmes ayant présenté soit :

. une hyperestrogénie relative par insuffisance en progestérone : antécédents de troubles menstruels (cycles courts, insuffisance lutéale, SOPK à l’origine de cycles anovulatoires, stérilité ovarienne), ménopause tardive (son caractère tardif expose l’endomètre à une période plus longue d’hyperestrogénie relative),

. soit une hyperestrogénie vraie : d’origine endogène (tumeur ovarienne de la thèque ou de la granulosa) ou iatrogène (estroprogestatifs de type séquentiel : pilules normodosées comprenant de l’éthinylestradiol seul, en première partie de cycle, traitement hormonal substitutif de la ménopause : augmentation du risque en cas d’estrogénothérapie isolée sans adjonction de progestatif.

Nb : A la ménopause, l’hyperestrogénie peut persister par conversion périphérique des androgènes surrénaliens (androstènedione) en estrogènes (estrone) par le tissu adipeux.

Le risque est donc important chez les obèses car le taux de conversion est proportionnel à la taille et au poids (une surcharge de 10 à 20 kg multiplie ce risque par 3, et au-delà de 20 kg ce risque est × 10).

– Tamoxifène : augmentation du risque pour les patientes traitées pour cancer du sein (mais il faut retenir que le nombre de récidives mammaires évitées par le Tamoxifène est beaucoup plus important que le nombre de cancers de l’endomètre induits par ce médicament).

– Profil physiologique : obésité, haute taille, HTA, diabète.

– Parité : ce cancer est plus fréquent chez les femmes célibataires ou stériles (nullipares), et en cas d’hypofécondité avec première grossesse tardive.

c) Facteurs utérins :

– Lésions précancéreuses :

. hyperplasies atypiques de l’endomètre (principales lésions précancéreuses),

. polypes et les hyperplasies simples (plutôt lésions favorisantes, justifiant un suivi rapproché).

– Antécédents d’irradiation pelvienne, augmentant le risque par un facteur 10.

 

Au total, pendant la période d’activité génitale, tout ce qui modifie l’équilibre estroprogestatif, soit par un apport endogène ou exogène d’estrogènes, soit par une insuffisance en progestérone, peut favoriser l’apparition d’un cancer de l’endomètre.

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