Une mère infectée par CT peut, à la naissance, transmettre ce germe à l’enfant. Le risque existe dans 30 à 50 % des cas.
Les Chlamydia peuvent envahir la plupart des muqueuses du nouveau-né, mais se localisent préférentiellement au niveau de la conjonctive ; les conjonctivites et les pneumopathies étant les infections à Chlamydia les plus fréquemment rencontrées chez le nouveau-né.
Des cas d’otite et de vulvite ont également été décrits mais l’étiologie à Chlamydia n’a pas été déterminée de façon formelle.
1. Conjonctivites à Chlamydia chez le nouveau-né :
1) Signes cliniques :
CT est isolé au niveau des conjonctives chez 15 à 25 % des nouveau-nés souffrant d’une conjonctivite purulente.
Cette conjonctivite commence en général entre le 5ème et le 14ème jour et est fréquemment unilatérale.
Il existe souvent un œdème et un érythème important de la paupière associés à une sécrétion muco-purulente peu abondante.
Les conjonctives sont très œdématiées, souvent parsemées de pseudo-membranes, avec habituellement une hyperémie accentuée pouvant se compliquer d’hémorragie spontanée.
2) Diagnostic :
Afin d’établir le diagnostic de conjonctivite à Chlamydia, il est nécessaire de pratiquer un prélèvement au niveau des conjonctives de la paupière inférieure.
L’écouvillon, après avoir été légèrement frotté sur la conjonctive, est introduit dans un milieu de transport.
Il est également possible de pratiquer des frottis colorés au Giemsa ; cependant, cette technique est beaucoup moins sensible que l’isolement des Chlamydia par culture.
La recherche des corps élémentaires par la technique des anticorps monoclonaux est rapide et presque aussi sensible que la culture.
La valeur de la méthode ELISA dans le diagnostic des conjonctivites à Chlamydia chez les nouveau-nés n’a pas encore été établie.
2. Pneumopathie à Chlamydia chez le nouveau-né :
1) Signes cliniques :
Les nouveau-nés tombent malades en général à la 3ème ou 4ème semaine, mais ils peuvent être également plus âgés.
La maladie débute par une toux qui s’accompagne ou non d’expectorations et de tachypnée.
La pneumopathie peut être difficile à diagnostiquer car l’enfant est souvent apyrétique et l’auscultation ne procure pas de renseignements significatifs. Cependant, on découvre parfois des crépitants et la radiographie montre souvent des infiltrats diffus bilatéraux.
2) Examens de laboratoire :
L’enfant présente souvent une éosinophilie > 300 mm3 ; les IgM sont en général assez nettement élevées ainsi que les IgG et les IgA dans certains cas.
Dans les cas de pneumopathie du nouveau-né, le taux des anticorps anti-Chlamydia mesuré en micro-immunofluorescence est souvent très élevé, ce qui est pathognomonique. Les Chlamydia sont souvent isolés au niveau du rhino-pharynx et même au niveau de l’œil, car une fois sur deux, ces pneumopathies sont associées à une conjonctivite à Chlamydia.
3) Evolution :
– La surveillance à long terme d’enfants de 4 ans ayant eu des antécédents de pneumopathie à Chlamydia à la naissance a démontré que cette infection se compliquait fréquemment de troubles respiratoires. C’est la raison pour laquelle la pneumopathie à Chlamydia des nouveau-nés doit être diagnostiquée rapidement et traitée en conséquence.
– Les conjonctivites néonatales à CT non traitées s’amendent en 6 à 8 mois. Cependant, la guérison peut s’accompagner de formations cicatricielles au niveau de la conjonctive et de l’apparition d’une néovascularisation se traduisant par un micropannus. Il est donc nécessaire de débuter rapidement un traitement par voie générale, d’autant que l’association avec une pneumopathie n’est pas rare.
3. Traitement :
– Le traitement des conjonctivites néonatales à Chlamydia trachomatis comprend l’utilisation de collyre à base de rifamycine pendant 5 à 6 jours, éventuellement associé à l’érythromycine, par voie générale, à la dose de 50 mg/kg/j pendant 12 à 14 jours.
– Pour les pneumopathies, le traitement d’érythromycine sera poursuivi 14 à 21 jours.