En FIV, le choix du protocole repose sur les éléments du dossier médical, et la diversité des dosages disponibles permet de définir un traitement “sur mesure”, adapté à la situation de chaque couple.
Plusieurs stratégies de stimulation sont alors possibles (plus ou moins bonne réponse à certains traitements…) et se matérialisent par différents protocoles : protocole long, protocole court…
L’objectif de la stimulation ovarienne est double : favoriser le développement simultané de plusieurs follicules tout en évitant une ovulation spontanée.
Plus on a d’ovocytes mis en fécondation, plus on a de chances d’obtenir un nombre satisfaisant d’embryons. La stimulation de l’ovulation favorise la sélection et le développement jusqu’à maturation de plusieurs follicules dans les ovaires de la femme, ils sont en réalité sauvés de la dégénérescence.
Ce traitement hormonal est décomposable en 3 phases, chacune ayant sa famille de médicaments :
1. Phase de blocage :
Famille de médicaments : Les “agonistes du GnRH” : Décapeptyl ® ou Enanthone ® ou “antagonistes du GnRH” : Cétrotide ® ou Orgalutran ®.
Objectif : Mise au repos de l’hypophyse afin de mettre au repos les ovaires et bloquer le risque d’ovulation spontanée.
En effet, pour éviter la survenue d’une ovulation spontanée, et bien contrôler les effets du traitement stimulant prescrit, on injecte d’abord à la femme un produit qui bloque la production par l’hypophyse des gonadotrophines.
Afin de déterminer le nombre d’ampoules ou les doses à prescrire, un premier bilan est fait avec un bilan hormonal de base et une échographie qui permet d’estimer le nombre de follicules de départ.
Dans un protocole long, la phase de blocage commence avant la stimulation et se termine à la ponction.
Dans un protocole court antagoniste, la phase de blocage commence au 8ème ou 9ème jour du cycle.
Les dosages d’hormones dans le sang permettent de s’assurer que ce premier résultat a été atteint.
2. Phase de stimulation :
Famille de médicaments : La FSH : Gonal-F ®, Puregon ®, Menopur ®.
Objectif : Permet de stimuler les ovaires et donc la croissance de plusieurs follicules.
Une fois le blocage des ovaires obtenu, on administre une hormone qui stimule le développement des follicules, c’est la phase de stimulation.
La dose à injecter est variable d’une femme à l’autre et, quelle que soit la posologie prescrite, l’équipe médicale doit suivre de près les effets du traitement sur l’ovaire. Ce suivi se fait par des dosages répétés d’œstradiol dans le sang et par échographie des ovaires : c’est le monitorage des ovaires.
Le jour du déclenchement de l’ovulation, aucune injection de stimulation n’est faite.
3. Déclenchement de l’ovulation :
Famille de médicaments : L’hormone HCG : Gonadotrophines chorioniques 5000 Unités ® ou Ovitrelle 500 ®.
Objectif : Déclencher l’ovulation à plage horaire fixe.
Lorsque deux à trois follicules d’un diamètre de 16 à 22 mm se sont développés à la surface des ovaires et que le taux d’œstradiol est de 150 à 250 pg/ml de plus de 16mm, on peut déclencher l’ovulation.
On fait appel pour cela à une autre hormone ayant les effets de la LH : l’hormone gonadotrophine chorionique humaine : HCG.
Une injection unique d’HCG suffit à provoquer l’ovulation qui survient dans un délai de 32 à 38 heures.
Des effets secondaires peuvent se produire : Cf “Les effets secondaires”.
EN PRATIQUE
En fonction du produit prescrit, le mode d’administration et de conditionnement est différent :
Les stylos prêts à l’emploi : (Doivent être conservées au frigo) : Gonal-F ®, Ovitrelle ®.
Ce sont les plus faciles à utiliser car il suffit de tourner la molette afin de choisir la dose prescrite.
La patiente peut faire l’injection elle-même.
Les stylos à recharger par la patiente : (Les recharges doivent être conservées au frigo) : Puregon ®.
Il suffit de charger le stylo avec la dose prescrite.
Les préparations à faire par la patiente : Menopur ®, Decapeptyl ®, Cetrotide ®.
Il faut mélanger une poudre et un solvant à l’aide d’une seringue.
Le mélange est délicat et il vaut mieux que ce soit une infirmière qui le fasse.
Les seringues toutes prêtes : (Doivent être conservées au frigo) : Orgalutran ®.
Assez facile à faire par la patiente.
CONSEILS
On conseille toujours d’avoir un stylo ou une dose d’avance car en cas de mauvaise manipulation la dose est perdue et la patiente n’a aucune garantie que le pharmacien en aie en stock immédiatement.
De même, il est impératif que l’injection ait lieu tous les jours à peu près à la même heure, généralement en soirée après 18h en veillant bien à injecter la dose indiquée par le médecin.
Pour le déclenchement, l’horaire sera communiqué à la patiente, pour une injection de 21 h à minuit. Il est indispensable de faire l’injection à la bonne heure.