Le diaphragme est un coupole siliconée, qui est mise en place par l’utilisatrice avant le rapport, de façon à recouvrir le col utérin. Elle est réutilisable.
L’adjonction d’une crème spermicide est indispensable.
Le dispositif requiert une mise en place rigoureuse et donc un apprentissage précis pour la patiente.
Ce mode de contraception n’est indiqué que pour des femmes équilibrées et organisées, ayant une anatomie normale et une vie sexuelle épisodique.
Il n’est pas très bien accepté pour une vie sexuelle régulière.
1. Mécanisme d’action :
Le diaphragme évite la grossesse par le double mécanisme d’une barrière mécanique partielle entre le sperme et le col et de l’action spermicide de la crème ou gelée vaginale associée.
Il est d’une efficacité modérée : son IP théorique est de 6 % et de 12 % en pratique.
Il doit être utilisé à chaque rapport sexuel et est compatible avec l’usage simultané d’un préservatif.
La femme doit être en mesure de le poser et de le retirer elle-même. Il ne protège pas contre les IST.
2. Modèles :
Il existe différents modèles :
– Caya ® : taille unique, convient à 97 % des femmes (toutes tailles comprises entre 65 et 85 mm) ;
– Milex ® : 7 tailles de 60 à 90 mm (de 5 mm en 5 mm).
Il est délivré en pharmacie, sur ordonnance.
Son coût est de 34 à 60 euros (remboursé sur la base de 3,14 euros), auquel il faut ajouter le spermicide.
3. Contre-indications :
– Vaginite : elle devra être guérie avant l’utilisation du diaphragme,
– tissus vaginaux sans tonicité (prolapsus), bride vaginale,
– cul-de-sac antérieur court et non dépressible,
– position du col rendant la mise en place difficile,
– allergie aux spermicides,
– accouchement ou IVG récent (de moins de 6 semaines).
4. Choix du diaphragme :
Il est fait par un médecin lors d’un examen gynécologique complet ; celui-ci doit vérifier l’existence d’un cul-de-sac vaginal postérieur profond et d’une fossette rétro-symphysaire.
La mesure nécessite un kit professionnel de mesure composé de plusieurs diaphragmes stérilisables de tailles différentes, ou d’anneaux à usage unique de différents diamètres.
Cette mesure consiste à évaluer l’espace séparant le cul-de sac vaginal postérieur profond et la fossette rétrosymphysaire, grâce au toucher bidigital (index-majeur).
Le majeur est positionné dans le cul-de-sac postérieur, l’index sur l’arc symphysaire : la distance obtenue détermine le diamètre du premier diaphragme d’essai.
Si la taille est adéquate, il ne doit pas se déplacer lors des mouvements de la patiente et ne doit pas être gênant.
Une mesure correcte est nécessaire car, trop petit ou trop grand, il perdrait ses points d’appui et se délogerait, favorisant une fausse route du pénis et permettant la projection du sperme sur le col.
Chaque diaphragme portant un numéro, on l’indiquera sur l’ordonnance.
5. Apprentissage de la pose :
Une fois la taille correcte déterminée, il faut apprendre à la femme à le mettre elle-même en place et à le retirer. Un schéma anatomique et une maquette sont indispensables.
On apprendra à la femme, en position debout, un pied sur un tabouret et la jambe d’appui semi-fléchie, à introduire ses doigts dans le vagin et à repérer le col.
Avant la mise en place, une quantité adéquate de gelée ou de crème spermicide est placée dans le capuchon et sur les bords afin qu’elle soit en contact étroit avec le col.
On demande à la patiente de comprimer les bords du diaphragme entre le pouce et l’index et de l’introduire dans le vagin en le dirigeant vers l’arrière, jusqu’à ce qu’il coiffe le col de l’utérus.
Si le diaphragme est dirigé vers l’avant, le col peut être heurté et le diaphragme ne sera pas inséré aisément.
Après la mise en place dans le cul-de-sac postérieur, le bord est placé derrière la symphyse pubienne et la patiente avec son index doit palper le col afin de confirmer qu’il est recouvert par la douce capsule de silicone.
– Pour l’enlever, il faut passer un doigt sous le bord du diaphragme et tirer.
– Deux ou trois manœuvres pour introduire et retirer le diaphragme sont nécessaires.
Il faut contrôler la taille du diaphragme au cours d’un 2ème examen auquel la femme se présente avec son dispositif en place depuis plusieurs heures.
Entre le 1er et le 2ème examen, la femme se sera familiarisée avec le port du diaphragme (mise en place, tolérance…) et sera à même de juger si elle est capable de s’en servir.
Au cours de cet examen, vérifier si l’adhérence de l’anneau est bonne, et éventuellement en modifier la taille.
L’apprentissage de la mise en place est rapide ou désespérante selon que la femme sait déjà ou non sentir son col à bout de doigts.
On voit donc que ce mode de contraception ne peut être utilisé que par une femme coopérante, comprenant bien son anatomie.
6. Utilisation :
Le diaphragme doit être mis en place entre quelques minutes et une heure avant le rapport et maintenu 6 à 8 heures après le dernier rapport (pour laisser le produit spermicide agir).
Il doit être utilisé avec une gelée spermicide étalée dans le creux du diaphragme.
En cas de nouveau rapport, il faudra replacer un ovule ou du gel spermicide dans le vagin.
Il peut être laissé en place pendant 24 heures au maximum.
Le diaphragme bien placé et conservé plusieurs heures après un rapport sexuel protège contre bon nombre d’IST, à l’exception bien sûr des IST à expression cutanéo-muqueuse : syphilis, herpès, condylomes, chancre mou…
7. Entretien :
– Après usage, le dispositif sera lavé à l’eau et au savon et conservé dans sa boîte d’origine.
– En cas d’infection vaginale, il est nécessaire de le faire bouillir.
– Il peut servir de nombreuses fois ; sa durée de vie étant d’environ 2 ans.
Les diaphragmes ont eu leur heure de gloire, et certains, malgré les contraintes qu’ils imposent, les prônent encore.