1. Introduction :

L’hyperandrogénie se caractérise par une production excessive d’androgènes (hormones sexuelles masculines, notamment la testostérone) chez les femmes.

Cet état pathologique peut entraîner divers symptômes, tels qu’un hirsutisme, une acné, une calvitie ainsi que des cycles irréguliers (spanioménorrhée)…

Les causes de l’hyperandrogénie peuvent varier, notamment le SOPK, l’hyperplasie congénitale des surrénales (HCS), ou d’autres conditions sous-jacentes.

La contraception peut être une option de traitement pour les femmes souffrant d’hyperandrogénie, car elle peut aider à réguler les niveaux d’hormones et à réduire les symptômes associés.

2. Options de contraception en cas d’hyperandrogénie :

Il existe plusieurs options de contraception adaptées aux femmes atteintes d’hyperandrogénie.

Le choix dépendra des besoins individuels, des préférences et des risques associés à chaque méthode.

Voici quelques options courantes :

1) Contraception hormonale :

a) Contraception EP :

Les femmes atteintes d’hyperandrogénie peuvent présenter un risque accru de thrombophlébite veineuse, ce qui nécessite une évaluation minutieuse des risques avant de prescrire des contraceptifs hormonaux contenant des œstrogènes.

Les œstrogènes peuvent avoir un impact sur les niveaux d’androgènes et peuvent aggraver les symptômes tels que l’acné et l’hirsutisme chez certaines femmes atteintes d’hyperandrogénie

Les options de contraception comprennent les pilules combinées EP pour supprimer la production d’androgènes.

 S’il s’agit d’un Sd des ovaires polykystiques (SOPK) : utiliser une contraception EP.

 S’il s’agit d’acné : le choix d’une pilule EP doit être adapté ; en effet, de nombreuses pilules peuvent aggraver l’acné (du fait de leur composition hormonale).

La seule association contraceptive ayant en France l’AMM “contraception de la femme acnéique” est l’association triphasique éthinylestradiol (35 μg) et norgestimate 180, 215 et 250 mg (Triafemi ®) (3è G).

L’acétate de chlormadinone associé à l’éthinylestradiol (Belara ®) (4è G) peut être utilisé.

L’acétate de cyprotérone associé à l’éthinylestradiol (Diane 35 ® et ses génériques) a l’AMM pour l’acné, mais pas pour la contraception. Ces produits sont de nouveaux commercialisés mais comportent un risque thrombo-embolique plus élevé que Triafemi ® ou Belara ®.

L’Agence européenne du médicament a indiqué que Diane 35 ® et ses génériques avaient une balance “bénéfice/risque” positif dans l’acné.

 S’il s’agit d’hirsutisme : utiliser une pilule EP avec un progestatif anti-androgène, type acétate de cyprotérone.

b) Contraceptifs progestatifs :

Les méthodes progestatives pures, telles que les micropilules, les injections de progestérone ou les implants, sont des alternatives sans œstrogènes qui peuvent être utilisées.

2) Contraception non hormonale :

a) Dispositifs intra-utérins (DIU) :

Les DIU (en cuivre ou hormonaux) sont souvent recommandés car ils n’augmentent pas les niveaux d’androgènes et sont très efficaces.

b) Autres :

Les méthodes non hormonales, comme les préservatifs, les diaphragmes et la contraception naturelle, peuvent être envisagées si les options hormonales posent un problème.

3. Conclusion :

La contraception chez les femmes atteintes d’hyperandrogénie nécessite une approche réfléchie pour minimiser les risques tout en répondant aux besoins de contraception.

Il est essentiel de travailler en étroite collaboration avec les patients pour discuter des options disponibles, des avantages et des inconvénients de chaque méthode, et des risques potentiels liés à l’hyperandrogénie.

Une contraception adaptée peut améliorer la qualité de vie des femmes atteintes d’hyperandrogénie tout en les protégeant contre une grossesse non désirée.

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