En cas de cancer, il faut une contraception efficace, la femme ne désirant pas être enceinte du fait du pronostic de l’affection ou des thérapeutiques appliquées qui sont tératogènes.

1. Cancer du col :

Il a été rapporté que la contraception EP provoque une légère augmentation de l’incidence du cancer du col, de 3,8 à 4,5/1.000 après 10 ans d’utilisation, l’EE étant un cofacteur du virus HPV.

Ce risque accru disparaît 10 ans après l’arrêt des EP.

La pilule EP externalise la région jonctionnelle, ce qui peut être associé à une augmentation des IST, en particulier le chlamydia et le HPV.

Cette association (EP-IST) n’est en aucun cas une remise en question de la contraception hormonale.

L’abandon de la pilule ne protègerait pas contre le cancer du col qui est surtout lié à HPV.

Nb : Le FCV régulier peut détecter des lésions précancéreuses et ainsi minimiser l’impact des effets cancérigènes potentiels de la contraception EP, dont « les bénéfices excèdent largement les risques en matière de santé publique » (OMS).

2. Après traitement conservateur d’un cancer de l’ovaire : 

Pour un séminome, un dysembryome ou une tumeur à la limite de la malignité, toutes les contraceptions sont possibles. Les estroprogestatifs ne sont pas contre-indiqués.

3. Après traitement d’un cancer de l’endomètre : 

La question de la contraception ne se pose en général pas, l’utérus ayant été enlevé.

Une hyperplasie très atypique de l’endomètre ou un cancer in situ chez une femme jeune peut imposer un traitement progestatif pur et une surveillance attentive de l’endomètre.

4. Après un cancer du sein : 

Il faut en parler dès la fin du traitement chirurgical car une grossesse serait très mal venue pendant la chimiothérapie et/ou radiothérapie ajoutant le traumatisme d’une interruption de grossesse au cancer.

Les contraceptions hormonales sont contre-indiquées ainsi que le DIU au lévonorgestrel.

On préférera le stérilet au cuivre +++ ou en cas de contre‑indication les progestatifs ou encore les préservatifs.

Les gels spermicides peuvent par leurs propriétés lubrifiantes faciliter un temps la reprise des rapports.

Nb : Chez les femmes porteuses d’une mutation BCRA1 et BCRA2 et indemnes de cancer : il n’y a pas de contre-indications aux estroprogestatifs et toutes les contraceptions sont autorisées.

5. En cas de syndrome de Lynch (cancer colorectal héréditaire sans polypose) : 

Le syndrome de Lynch, également connu sous le nom de cancer colorectal héréditaire sans polypose, est un trouble génétique qui prédispose les individus à développer plusieurs types de cancers, en particulier le cancer colorectal. Il tire son nom du médecin Henry Lynch, qui a été l’un des premiers à décrire ce syndrome.

Le syndrome de Lynch est causé par des mutations génétiques héréditaires qui affectent les gènes de réparation de l’ADN, notamment les gènes MLH1, MSH2, MSH6, PMS2 et EPCAM.

Les personnes atteintes du syndrome de Lynch ont un risque significativement accru de développer certains types de cancers, en particulier :

– Cancer colorectal : ce cancer se développe souvent à un âge plus précoce que chez les personnes sans le syndrome.

– Cancer de l’endomètre.

– Autres cancers : le syndrome de Lynch peut également augmenter le risque de développer d’autres types de cancers, tels que le cancer de l’ovaire, estomac, intestin grêle, uretère et rein.

Les critères diagnostiques pour le syndrome de Lynch incluent des antécédents familiaux de cancers associés au syndrome, des diagnostics précoces de cancer colorectal ou d’autres cancers liés au syndrome, ainsi que des tests génétiques pour détecter des mutations spécifiques dans les gènes de réparation de l’ADN.

Une fois diagnostiqué, il est recommandé aux personnes atteintes du syndrome de Lynch de bénéficier d’un suivi médical régulier pour détecter et traiter les cancers le plus tôt possible. Cela peut inclure des coloscopies régulières pour dépister les polypes et les cancers colorectaux, des échographies pelviennes pour dépister le cancer de l’endomètre et d’autres tests de dépistage appropriés en fonction des risques individuels.

Il est important de noter que le syndrome de Lynch est une condition génétique rare, et que seules une petite proportion des cancers colorectaux et des autres cancers sont liés à ce syndrome.

En ce qui concerne le syndrome de Lynch, toutes les contraceptions sont autorisées.

Les estroprogestatifs sont recommandés car ils ont un rôle protecteur vis-à-vis des cancers de l’ovaire, de l’endomètre et du colon qui dure 10 ans après l’arrêt.

6. Pour le mélanome :

Aucun argument épidémiologique, clinique, thérapeutique, ne permet d’affirmer que le mélanome est sous influence hormonale. Cependant, les estrogènes, on le sait, sont responsables d’une stimulation de la mélanogenèse.

L’utilisation d’une contraception hormonale après la survenue d’un mélanome n’a pas été étudiée.

Une contraception efficace est indispensable dans les 2 ans qui suivent le traitement. On peut proposer un DIU.

Une contraception hormonale peut être prescrite en deuxième intention chez une femme précédemment traitée pour un mélanome.

7. Dans tout autre type de cancer :

Les estroprogestatifs ne sont pas contre-indiqués à notre connaissance.

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