La contraception chez l’adolescente doit être parfaitement efficace, sans risques ou effets secondaires, d’une utilisation facile et peu chère. L’usage de la contraception varie en fonction d’un certain nombre de facteurs tels que âge ou statut socio-économique, mais il demeure faible chez les adolescents.
La pilule est souvent synonyme de contraception dans le code du discours adolescent. Elle représente, il est vrai, la prescription la mieux adaptée à cette tranche d’âge, son seul “défaut” étant de ne pas être un préservatif.
1. Contraception orale :
Les contraceptifs estroprogestatifs ont la faveur des adolescentes. La combinaison de 25 à 35 µg d’éthinylestradiol avec 1 mg ou moins de progestatif permet de réduire au maximum les effets secondaires tout en conservant la même efficacité. Toutefois, l’efficacité dépend directement de la bonne observance du traitement.
Fait appréciable chez les adolescentes, la pilule estroprogestative ne requiert pas la participation du partenaire et la prise se situe à distance du rapport sexuel.
1) Avantages :
L’utilisation de la contraception EP présente un certain nombre d’avantages pour ces très jeunes femmes.
– Infections génitales : bien que la pilule ne protège pas des IST, elle présente un effet protecteur sur la fertilité ultérieure. Par son action sur la glaire et sur l’endomètre, elle limite l’ascension des germes tels que gonocoque ou Chlamydiae dans l’utérus et les trompes, et réduirait le risque d’infection génitale haute de 50 %.
– Dysménorrhée : environ 60 % des adolescentes se plaignent de douleurs menstruelles responsables d’absentéisme scolaire. L’amélioration de cette dysménorrhée sous estroprogestatifs représente un avantage tout à fait appréciable pour les adolescentes.
– Mastopathies bénignes : les estroprogestatifs auraient une action positive en annulant les fluctuations hormonales des cycles spontanés et les modifications qui en découlent au niveau du tissu mammaire, ceci ayant pour conséquence une diminution des mastopathies bénignes. Cet effet n’apparaît qu’au bout de 2 ans d’utilisation et persiste 2 ans après l’arrêt.
– Grossesse extra-utérine : par la nature même de son action contraceptive la pilule estroprogestative protège contre le risque de grossesse extra-utérine qui représente un des facteurs principaux de stérilité.
– Kystes fonctionnels de l’ovaire : ils ne sont pas rares chez les adolescentes et on connaît l’action des estroprogestatifs.
– Cancers génitaux : il est actuellement clairement démontré que la contraception orale ne majore pas le risque de cancer du sein ; en revanche, elle limiterait de 50 % le risque de cancer de l’endomètre et de 40 % le risque de cancer de l’ovaire.
2) Inconvénient :
– Risque cardio-vasculaire : les premiers accidents thrombo-emboliques ont été rapportés dans les années 1960 et ont été rattachés aux doses élevées d’estrogènes et de progestatifs. Depuis, la réduction des doses de stéroïdes a permis de limiter considérablement ce risque. Ce risque persiste toutefois chez les patientes qui présentent déjà une élévation de ce risque en raison d’autres facteurs. Mais les adolescentes sont rarement concernées par ce risque et la relation clairement établie entre pilule, tabac et accident thrombo-embolique ne concerne que les femmes à partir de 35 ans.
* Recherche des contre-indications :
– Estroprogestatifs et progestatifs seuls justifient, avant la prescription et au cours du deuxième trimestre d’utilisation, chez les jeunes filles comme chez les autres femmes, une recherche méticuleuse des contre-indications et une surveillance gynécologique, mammaire, générale, tensionnelle et pondérale rigoureuse.
– Bien que n’ayant presque pas de contre-indication générale, les microprogestatifs justifient d’une surveillance gynécologique et mammaire tout aussi rigoureuse, en raison des effets secondaires fréquents qu’ils entraînent : mastodynies, dystrophie de l’ovaire, métrorragies, cycles anarchiques, témoins du blocage incomplet de l’axe hypothalamo-hypophysaire, avec la dysharmonie hormonale qui s’ensuit.
La contraception EP (minipilules) est donc le meilleur moyen à proposer, surtout si la sexualité est régulière ; elle est pratique, efficace et bien tolérée.
2. Contraception locale :
La contraception locale utilisée correctement représente une méthode contraceptive efficace et présente l’avantage remarquable de protéger des IST et en particulier du virus HIV.
Toutefois, ce type de contraception nécessite un certain degré de motivation.
Il est théoriquement adapté aux rapports sporadiques et d’un accès facile puisque non médicalisé mais la pose au fond du vagin d’ovules, de crèmes ou de tampons spermicides n’est pas toujours facile pour la jeune fille. Par ailleurs, l’application doit être réalisée avant l’acte sexuel et éventuellement renouvelée ce qui, là encore, n’est pas toujours facile.
La contraception par préservatifs masculins a fait l’objet de grandes campagnes de presse afin de limiter la diffusion de l’infection HIV chez les adolescents ; la progression ininterrompue de la maladie représente certainement un des plus difficiles problèmes de santé publique. Mais certains obstacles semblent difficiles à franchir et la réticence des adolescents à utiliser les préservatifs relève en grande partie d’une méconnaissance de son utilisation.
3. Contraceptions d’exception :
Parmi elles, le stérilet, qui en raison de sa mauvaise tolérance et surtout du risque infectieux annexiel qu’il majore avec son corollaire, le risque de stérilité tubaire, est contre-indiqué chez les jeunes filles.
Les injections intramusculaires trimestrielles de progestatifs à fortes doses (Depo-Provera ®) représentent une bonne protection mais induisent métrorragies, aménorrhée, prise de poids, acné…
4. Contraception du lendemain :
Elle permet de pallier l’absence de contraception prévisionnelle et les “accidents” ou “oublis” de préservatifs ; c’est donc, par définition, une méthode de rattrapage d’exception, mais les adolescentes doivent être informées de cette possibilité et le recours à ce type de prescription doit être facilité.