Elle ne mérite qu’imparfaitement le nom de biopsie dans le sens où elle n’est pas un prélèvement électif au niveau d’une région reconnue suspecte et parfaitement localisée.
C’est un prélèvement partiel qui n’a donc d’intérêt que dans la mesure où il s’adresse à une pathologie ou à un état de l’endomètre supposé être assez étendu pour que la biopsie ait un minimum de chances de recueillir un échantillon significatif.
Elle ne nécessite habituellement ni anesthésie locale, ni dilatation cervicale.
1. Matériel et technique :
– La biopsie d’endomètre est faite par la canule de Novak.
Apres avoir nettoyé le col et pris celui-ci par une pince de Pozzi, la canule de Novak est introduite dans l’orifice cervical et dans la cavité.
Elle est ressortie en retirant un fragment d’endomètre à l’intérieur de la fenêtre dentelée. Il est aussi possible, comme dans la technique originale, de créer une dépression dans la sonde avec une seringue pour aspirer l’échantillon d’endomètre plus important.
Si l’introduction de la canule est facile, on peut renouveler l’intervention deux ou trois fois afin de prélever des lambeaux d’endomètre à plusieurs niveaux. Une bonne manœuvre consiste à appuyer avec la main abdominale sur l’utérus pour plaquer la paroi utérine antérieure contre la canule, tandis que celle-ci est retirée, ce qui assure un meilleur “rabotage” de la muqueuse corporelle.
– Actuellement, le praticien utilise souvent un matériel à usage unique en polyéthylène semi-rigide : la pipelle de Cornier.
Faire prendre préalablement un antalgique ou un antiprostaglandine pour réduire la douleur.
La biopsie d’endomètre doit toujours être suivie de 7 jours d’antibiotiques.
2. Indications :
– Cette biopsie peut être utile pour recherche d’une insuffisance lutéale : il est alors fait habituellement en deuxième moitié de cycle et interprété en fonction de la date des règles, et surtout en fonction de celle des règles suivantes qui seules permettront de savoir si la biopsie a été faite moins de 10 jours avant les règles.
– Elle est utilisée aussi pour l’appréciation d’un état inflammatoire chronique, en particulier la tuberculose génitale ; deux fragments peuvent être adressés l’un en anatomopathologie (follicules giganto-épithélioïdes), l’autre en bactériologie pour culture (sur milieu de Löwenstein).
– Enfin, elle peut être intéressante pour faire le diagnostic d’un cancer de l’endomètre chez une femme symptomatique. Seule une biopsie positive permet d’affirmer le diagnostic, une biopsie négative peut être un faux négatif puisque le prélèvement est très partiel. Cela impose bien sur la poursuite des investigations.
3. Cas particulier de l’infertilité :
La biopsie d’endomètre doit être faite si tous les examens d’exploration de l’infertilité sont normaux, ou ne permettent pas d’expliquer à coup sûr l’infertilité.
Elle se pratique en phase lutéale (deuxième partie de cycle) de préférence vers le 23ème jour d’un cycle de 28 jours.
● La biopsie d’endomètre permet de :
- confirmer indirectement l’ovulation par l’aspect sécrétoire de la muqueuse et apprécie les modalités de l’imprégnation œstroprogestative au moment théorique de la nidation,
- dépister une endométrite (infraclinique), susceptible de perturber la nidation,
- saisir un décalage entre la date histologique de l’endomètre et la date chronologique du prélèvement par rapport à l’ovulation.
Est classiquement jugée anormale une BE révélant un retard de maturation > 2 jours, ou une dysharmonie de maturation entre glandes et stroma. Dans ce cas il faut répéter l’examen, car le second contrôle sera normal au moins une fois sur cinq. Mais plusieurs études n’ont pas trouvé de corrélation nette entre anomalie de la BE, et infertilité, en dehors du cas particulier des avortements à répétition, pour lesquels il ne faudrait tenir compte que des retards ≥ 5 jours.
● Adresser le prélèvement à un laboratoire spécialisé en demandant une étude histohormonale et une datation par rapport à un cycle témoin.