La cœlioscopie trouve dans ce contexte de kystes ovariens l’une de ses meilleures indications ; elle présente de multiples intérêts :

Elimination des lésions non ovariennes :

– les hydrosalpinx (qui à l’échographie et en l’absence d’HSG peuvent parfois en imposer pour une tumeur séreuse de l’ovaire),

– hématosalpinx, plus rarement,

– kystes para-ovariens ou développés à partir des reliquats embryonnaires (hydatide, paraophore),

– fibromes sous-séreux pédiculés, plus ou moins inclus dans le ligament large,

– exceptionnellement une tumeur de la trompe,

– certaines formations pseudo-kystiques : développées aux dépens du péritoine pelvien, de nature inflammatoire, facilement reconnues (pelvis visqueux).

 Par ailleurs, la cœlioscopie permet le diagnostic et parfois le traitement de la torsion d’annexes.

 Enfin, certaines équipes pratiquent une cœlioscopie de “second look” dans le cancer de l’ovaire, à visée diagnostique (la laparotomie reste cependant plus classique).

Kystes ovariens caracteristiques 1

Au total :

La cœlioscopie est indiquée pour confirmer la nature ovarienne de la tumeur et parfois réaliser son traitement :

– si l’aspect macroscopique est douteux, la laparotomie s’impose,

– par contre, si le kyste est manifestement bénin, plusieurs traitements cœlioscopiques purs sont actuellement bien codifiés (kystectomie intrapéritonéale, kystectomie transpariétale, ovariectomie intrapéritonéale ou transpariétale).

1. Cœlioscopie diagnostique :

Son but est de reconnaître les lésions malignes qui contre-indiquent le traitement cœlioscopique, et de distinguer les kystes fonctionnels des organiques bénins.

Elle se déroule en 3 temps : inspection, ponction, kystoscopie.

1) Inspection :

Elle confirme l’origine ovarienne de la lésion kystique et élimine les hydrosalpinx et les faux-kystes péritonéaux.

– L’aspiration du liquide péritonéal est systématique (étude cytologique).

– Une étude minutieuse de toutes les faces de l’ovaire est possible après sa mobilisation à l’aide d’une grip-pince placée sur son ligament utéro-ovarien et une éventuelle adhésiolyse.

– On recherchera des végétations exokystiques.

– On appréciera sa taille, son type de vascularisation (par transparence), sa nature, ainsi que la longueur du ligament utéro-ovarien.

– L’ovaire controlatéral est examiné, ainsi que le reste de la cavité péritonéale (Douglas, gouttières pariéto-coliques, appendice, foie, épiploon…) à la recherche de signes d’extension d’une tumeur maligne.

A ce terme, soit la lésion est suspecte (végétations, signes d’envahissement néoplasique) ⇒ la laparotomie s’impose.

Soit la lésion parait bénigne (lisse, régulière) ⇒ la ponction est le temps suivant du diagnostic.

2) Ponction :

– L’ovaire est immobilisé par une pince sur son ligament utéro-ovarien. Il est ponctionné à l’aide d’un trocart de 5 mm de diamètre muni de son mandrin. Celui-ci est retiré et remplacé par l’instrument d’aspiration-lavage (petit triton). Cela permet une aspiration pratiquement étanche.

– L’aspect du liquide oriente le diagnostic de la nature histologique.

– Une étude cytologique, ainsi que les dosages des marqueurs tumoraux (estradiol, CA 125, CA 19-9, ACE, ß-HCG) sont demandés.

– Puis le kyste est lavé par des lavages-aspirations successifs.

3) Kystoscopie :

Le kyste est ensuite ouvert sur 2 à 3 cm au ciseau pour permettre d’introduire le cœlioscope. La paroi interne est examinée à la recherche de végétations.

Cette démarche diagnostique permet de :

– contre-indiquer le traitement cœlioscopique pour les lésions suspectes de malignité,

– différencier les kystes fonctionnels des kystes organiques bénins selon certains critères sémiologiques,

– suspecter la nature histologique sur l’aspect du liquide.

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