1. Matériel nécessaire :
Il doit être préparé avant la cœlioscopie ; il comporte :
– pour le chirurgien : une pince biopsique (pince à biopsie bronchique ou « grip pince »), des cytobrosses de plastique ou un palpateur à microcurette crénelée, trois seringues de plastique de 5 ml,
– pour la panseuse : préparer à l’avance sur une petite table réservée à cet effet :
. dans un bac de glace, deux tubes de transport avec milieux spéciaux pour mycoplasmes (A3) et C. trachomatis (2 SP si le transport est différé avec congélation, MEM si les cultures sont faites dans les 3 heures) ;
. des bouillons aérobies et anaérobies (type Schaedler), préchauffés à l’étuve ;
. la panseuse est masquée et revêt des gants stériles pour ne pas contaminer les prélèvements.
2. Lieux de prélèvement :
Il faut faire des prélèvements multiples sur toutes les zones inflammatoires.
– Le liquide péritonéal ou pus du cul-de-sac de Douglas est prélevé d’abord avant que certains gestes (adhésiolyse…) n’aient pu le souiller de sang ; il est aspiré en premier en trois seringues de 5 ml différentes :
. une première ensemence des tubes avec milieu de transport pour Chlamydia trachomatis et mycoplasmes qui sont immédiatement placés dans la glace,
. une seconde est additionnée de 1 ml de milieu de culture type Shaedler pour la recherche d’anaérobies,
. une troisième est additionnée d’un milieu de culture pour aérobies.
Les deux dernières seringues, préchauffées, doivent être mises à l’étuve jusqu’au moment du transport au laboratoire.
– Pyosalpinx ou hydrosalpinx : leur liquide est recueilli par ponction avec une aiguille d’amniocentèse.
– Adhérences rougeâtres et zones inflammatoires : biopsiées ou brossées (cytobrosse) pour cultures et examen histologique.
– Si les pavillons tubaires sont accessibles : des microbiopsies de franges sont prélevés pour les mêmes cultures pour PCR et pour examen histologique.
– En cas de suspicion de tuberculose : des prélèvements de trompes, d’adhérences, de nodules inflammatoires, sont effectués pour cultures spécifiques ou pour recherche du BK par PCR.
– En cas de syndrome de Fitz-Hugh-Curtis : les adhérences périhépatiques peuvent être prélevées de la même façon.
Différentes études ont montré que, pour C. trachomatis, la microbiopsie de pavillon tubaire est le prélèvement qui est le plus souvent positif, viennent ensuite le frottis du pavillon, la biopsie d’adhérences et le liquide péritonéal.
3. Bactériologie :
Dès que les prélèvements sont terminés et étiquetés, ils sont portés rapidement au laboratoire avec respect des températures (+ 4 °C pour Chlamydia et mycoplasmes ; + 37,5 °C pour les autres germes)).
– Pour Chlamydia trachomatis : la culture sur cellules (Hela de préférence aux cellules Mac Coy) est préférée à la détection directe. Longtemps considérée comme la technique de référence, la culture sera probablement détrônée par PCR.
– Pour les mycoplasmes : traitement similaire à celui de Chlamydia.
– Pour les autres germes : examen direct de quelques gouttes (après étalement sur lame et coloration) et culture en bouillons et boites de Pétri.
4. Examen cytohistologique :
Il est secondaire dans les infections aiguës de diagnostic cœlioscopique évident.
Il prend tout son intérêt lorsque la cœlioscopie est d’aspect subnormal, permettant d’établir soit le diagnostic d’infection récente infravisuelle, soit le diagnostic d’infection chronique, particulièrement précieux dans les contrôles après traitement.
De même, le liquide péritonéal peut être évidemment inflammatoire, s’il contient des polynucléaires, témoins du caractère évolutif du processus ; par opposition, le nombre des lymphocytes et d’histiocytes augmente au fur et à mesure que le processus devient moins aigu, comme dans les chlamydioses.