Le test de migration-survie (TMS) est une étape quasi-obligatoire pour tous les couples qui envisagent une AMP (IAC, FIV…).
Son objectif : déterminer la vitalité des spermatozoïdes.
1. TMS : à quoi sert-il ?
Le test de migration-survie, aussi appelé test de sélection-survie, test d’aptitude à l’AMP ou test de migration sélective, consiste à soumettre les spermatozoïdes à un “parcours de combattant” afin de sélectionner les plus résistants.
Ce test permet aussi de déterminer la technique de PMA la plus adaptée pour le couple qui consulte pour infertilité.
Pour celà, on se base sur un ensemble d’informations recueillies lors de ce test, en particulier sur la concentration des spermatozoïdes dans le sperme, leur vitalité, leur mobilité, leur morphologie et leur capacité de survie.
Les spermatozoïdes utilisés pour l’AMP sont préparés selon plusieurs techniques qui ont toutes pour objectif de séparer les spermatozoïdes du liquide séminal et de sélectionner la population de spermatozoïdes mobiles de l’éjaculat.
2. Recueil du sperme :
1) Recueil par masturbation :
Le recueil se fait dans une pièce isolée du laboratoire et nécessite le respect de certaines conditions :
– une abstinence de 3 jours avant le recueil (Il est souhaitable de ne pas dépasser 4 jours d’abstinence),
– une hygiène stricte : uriner et se nettoyer les mains et le gland avant le prélèvement.
L’identité complète du patient (nom, prénom, date de naissance et numéro de dossier) figurent sur le réceptacle contenant le sperme.
Le recueil à domicile est autorisé mais dans des conditions strictes.
Recommandations :
Voici un exemple de protocole mis en place dans un centre de FIV français :
1. Avoir une éjaculation 2 à 3 jours avant le rendez-vous puis abstinence jusqu’au prélèvement.
2. Boire la veille au soir du prélèvement un litre d’eau entre le dîner et le coucher afin de bien uriner.
3. Il est indispensable que le patient urine juste avant le recueil afin de “nettoyer l’urètre” pour éviter la contamination bactérienne.
L’éjaculat (“sperme frais”) est alors recueilli dans un pot stérile qui doit être maintenu dans une étuve à 37°C le temps de la liquéfaction (30 à 45 minutes). A ce moment-là, les spermatozoïdes sont en suspension dans le liquide séminal.
Ensuite, il faudra isoler les spermatozoïdes du liquide séminal dans lequel ils baignent.
Nb : Lorsque l’éjaculation spontanée est impossible (paraplégie, troubles de l’érection), le recueil peut se faire par éjaculation provoquée à l’aide des moyens physiques (vibromassage, électrostimulation) ou pharmacologiques.
Nb : En cas d’éjaculation rétrograde (dans la vessie) : le sperme peut être recueilli dans les urines…
2) Décongélation de sperme congelé :
La décongélation de sperme est mise en place :
– lorsque le sperme a été congelé avant un traitement médical (chimiothérapie…),
– lorsqu’un problème survient le jour du prélèvement par masturbation et qu’une procédure d’autoconservation a été mise en place,
– lors d’une FIV avec donneur de sperme.
3) Recueil chirurgical :
En cas d’azoospermie obstructive (obstacle à l’éjaculation du sperme), le sperme peut être recueilli par 2 méthodes :
– Ponction du canal déférent de l’épididyme (MESA).
– Biopsie testiculaire (TESA).
Les gamètes prélevés ne sont pas toujours mobiles, ce qui réduit les chances de succès de l’ICSI.
S’ils paraissent de bonne qualité, le sperme sera alors congelé en vue d’une FIV ultérieure.
L’intervention, prévue longtemps à l’avance est pratiquée par un urologue sous anesthésie générale.
3. Préparation du sperme :
1) Pourquoi ?
– Les spermatozoïdes contenus dans le sperme ne sont pas tous fécondants et de plus leur qualité est inégale.
– Le liquide séminal riche en protéines (et parfois en bactéries), peut être à l’origine d’infections ou de réactions allergiques s’il est introduit dans la cavité intra-utérine lors des inséminations, et réduit, en FIV, la capacité de reconnaissance entre le spermatozoïde et l’ovocyte.
La préparation des spermatozoïdes a donc deux objectifs : les rendre fécondants et sélectionner les meilleurs.
2) Comment ?
L’analyse du spermogramme sera réalisée avant et après cette préparation.
Deux techniques sont disponibles pour la séparation, qui permet toutes les deux de récupérer les spermatozoïdes mobiles et de morphologie normale :
– La technique de la migration ascendante : on place les spermatozoïdes dans des milieux successifs et à chaque étape, on récupère le surnageant. Etant donné que seuls les spermatozoïdes mobiles sont capables de remonter en surface, cette technique permet d’isoler les spermatozoïdes les plus mobiles.
– La centrifugation sur gradient de densité +++ : permet de sélectionner les spermatozoïdes en fonction de leur densité, et donc de leur morphologie. La fraction la plus dense, contenant les spermatozoïdes structurellement normaux est récupérée, puis lavée par centrifugation.
Après plusieurs lavages et passages dans une centrifugeuse, on élimine le plasma séminal, de façon à sélectionner les spermatozoïdes les plus mobiles. Cette méthode reproduit la sélection naturelle opérée par l’appareil génital féminin quand les spermatozoïdes traversent la glaire cervicale.
Plusieurs études ont démontré la supériorité de la technique du gradient de densité sur la migration ascendante, en matière de rentabilité et de pouvoir fécondant des spermatozoïdes.
Lorsque le sperme est très pauvre en spermatozoïdes, on peut ne réaliser qu’un simple lavage par centrifugation.
Il existe également des milieux de culture permettant d’améliorer la mobilité des spermatozoïdes. Mais, ces techniques sont peu utilisées en FIV classique.
Nb : Pour les prélèvements chirurgicaux, la préparation est la même.
Test de migration survie (TMS) : quels sont les différentes techniques d’AMP envisagées par la suite ?
L’objectif de ce test est de trouver la technique de PMA la plus adaptée, c’est-à-dire celle qui a le plus de chance de réussir.
Le couple sera donc orienté selon les résultats du test :
– Si le TMS est > 3 millions de SPZ/ml : l’insémination artificielle ou insémination intra-utérine (IIU) est la méthode la plus indiquée.
– Si le TMS est compris entre 1 et 3 millions de SPZ : la fécondation in vitro ou FIV “classique” sera préconisée.
– Si le TMS est < 1 million de SPZ : on optera pour une FIV avec micro-injection (ICSI).
A noter : chaque centre d’AMP peut avoir des normes légèrement différentes.