1. Epidémiologie :

– FRAXA : 0,2/1.000 naissances mâles et 0,1/1.000 naissances filles.

– FRAXE : 0,02/1.000 naissances mâles.

2. Clinique :

– Visage rappelant celui de la trisomie 8,

– macrocéphalie,

– front haut,

– hypoplasie de l’étage moyen,

– racine du nez large,

– prognathisme,

– lèvres épaisses,

– palais ogival,

– oreilles grandes, décollées, peu ourlées,

– macroorchidie,

– fécondité le plus souvent conservée.

3. Développement mental et troubles psychiques :

1) Chez le garçon :

– Retard mental de léger à sévère (QI moyen à 50), peut aller du simple retard scolaire dans les apprentissages à l’impossibilité d’acquérir l’écriture, la lecture. Le petit enfant Xq fra est souvent hypotonique ; dans les formes plus sévères il présente souvent déjà un retard psychomoteur (retard à la marche…).

– Troubles du langage : retard dans l’apparition du langage, troubles de l’articulation, dysrythmie, omissions, bredouillements, écholalies (tendance à répéter les mêmes phrases et à poser les mêmes questions).

– Troubles du comportement : angoisses, troubles de l’attention, hyperactivité, impulsivité, fuite du regard, résistance aux changements, agressivité, automutilation, stéréotypies motrices (battements d’ailes, « flapping ») et bizarreries.

– Parfois tous ces symptômes sont présents, et constituent un syndrome autistique.

Les différentes études réalisées parmi les autistes montrent que 5 à 7 % des autistes sont Xq Fra.

2) Chez la fille :

Retard mental plus léger, voire inexistant.

Ces filles peuvent présenter : des difficultés scolaires (plus modérées que chez le garçon), des troubles de la mémoire, un caractère changeant, de la timidité, des difficultés relationnelles, une tendance dépressive. Leurs difficultés peuvent être interprétées à tord comme ayant des causes sociales.

4. Diagnostic :

Le caryotype peut montrer des lacunes et cassures en Xq27-28, mais le diagnostic repose actuellement sur l’étude moléculaire du gène.

1) FRAXA :

La maladie est due à une hyperexpansion de triplets CGG répétés se trouvant normalement dans la partie 5′ non traduite du gène FMR-1 (fragility mental retardation) localisé en Xq27.3.

En conséquence de cette hyperexpansion, ces îlots CpG deviennent hyperméthylés, empêchant l’expression du gène FMR-1.

Le gène FMR-1 normal est traduit en une protéine appelée FMRP, qui se lie à l’ARN, est exprimée ubiquitairement, en particulier dans le cerveau et le testicule.

Dans la population normale, le triplet CGG est répété de 6 à 54 fois. Ceci est transmis à la génération suivante de manière stable.

Certaines personnes ont entre 60 et 200 répétitions ; c’est la prémutation ; elle est héritée de manière instable (l’enfant tend à avoir plus de répétitions que sa mère), mais ce nombre de répétition est stable chez l’individu (identique dans chaque cellule).

L’hyperexpansion à plus de 200 répétitions est appelée mutation (ou mutation complète) ; les CGG sont alors méthylés (sur les cytosines ; même chez l’X actif) ; cette mutation est héritée de manière instable, elle est également instable chez l’individu (mutations somatiques). Presque tous les sujets mâles et la moitié des sujets féminins présentant la mutation complète sont porteurs de la symptomatologie. Elle est moins nette chez le sujet féminin.

2) FRAXE :

Locus in Xq27-28, 600 kb distal de FRAXA.

Processus identique d’hyperexpansion d’îlots CpG.

Phénotype très atténué.

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