Le diagnostic et la surveillance de la grossesse ne demandent aucune spécialisation particulière.

Quatre examens sont obligatoires au cours de la grossesse :

– avant la fin du 3ème mois,

– au cours du 6ème mois,

– durant les quinze premiers jours du 8ème mois,

– durant les quinze premiers jours du 9ème mois.

En pratique, il a été démontré que la surveillance optimale d’une grossesse unique doit comporter un examen par mois jusqu’au 7ème mois, puis un examen tous les quinze jours jusqu’au terme.

La première consultation doit impérativement avoir lieu avant la fin du 3ème mois de grossesse et être réalisée par un médecin. Elle s’achève par l’établissement de la déclaration de grossesse. En pratique courante, le consultant n’établit pas trop tôt cette déclaration, mais au-delà de la date de survenue des fausses couches spontanées précoces. 

Ces consultations ont un double objectif :

– s’assurer que la grossesse évolue de façon naturelle, ce qui est et restera la règle dans la majorité des cas,

– rechercher la présence ou la survenue d’éléments anormaux susceptibles de transformer un état physiologique, en un état pathologique, comportant des risques pour la mère et pour l’enfant.

Nous rappellerons ici le schéma de consultations optimales, en renvoyant, pour les détails, aux chapitres concernés.

1. Consultation du premier trimestre : Cf chapitre spécial

2. Consultations du 2ème trimestre : Cf chapitre spécial

3. Consultations du 3ème trimestre : Cf chapitre spécial

Autres examens biologiques :

1) Prélèvements vaginaux :

a) Indications :

– antécédent d’infection materno-fœtale,

– antécédent de prématurité ou d’avortement tardif,

– femmes à risque d’IST (femmes jeunes, partenaires multiples, toxicomanes),

– MAP,

– signes cliniques.

b) Interprétation des résultats :

– La présence de streptocoque B (S. agalactiæ) est un élément important à connaître pour l’obstétricien et le pédiatre : la prévalence des porteuses est fréquente (de 4 à 25 % des femmes enceintes) ; de 60 à 70 % des enfants de ces femmes naissent colonisés ; de 1 à 2 % ont une maladie néonatale grave. Le streptocoque B favorise les ruptures précoces des membranes et la prématurité.

– Les vaginoses (vaginites non spécifiques) sont caractérisées par :

. la disparition de la flore lactique (bacilles de Döderlein),

. la prolifération d’agents infectieux très divers, isolés ou associés : Gardnerella vaginalis, germes anaérobies (rarement mis en évidence), mycoplasmes.

La responsabilité des vaginoses semble établie dans les accouchements prématurés, les chorioamniotites et les endométrites du post-partum.

– La recherche de mycoplasmes et de chlamydia doit se faire sur des milieux spéciaux et doit être demandée spécifiquement.

– Le gonocoque est très rare.

– Le trichomonas et les candidoses sont gênants pour la femme, mais très rarement dangereux pour l’enfant.

c) Traitements :

Doivent être impérativement traités : le gonocoque, le chlamydia.

Ne doit pas être traité en cours de grossesse (sauf rupture des membranes) : le streptocoque B (traitement inutile car récidive immédiate). L’opportunité d’un traitement antibiotique sera discutée au cours du travail.

Le traitement systématique des vaginoses et/ou des mycoplasmes est discuté : il ne s’impose que s’il existe des signes cliniques (MAP) :

. le traitement des vaginoses fait appel à l’ampicilline per os pendant 10 jours, associé à partir du 2ème trimestre au métronidazole local,

. les mycoplasmes sont difficiles à éradiquer en cours de grossesse : ils peuvent être traités par l’érythromycine.

2) Recherche de l’infection urinaire :

a) Asymptomatique :

L’intérêt est double :

– Le dépistage et le traitement de la bactériurie asymptomatique permettent d’éviter 60 % des pyélonéphrites aiguës.

– La présence d’une bactériurie asymptomatique augmente le risque d’accouchement prématuré et son éradication diminue le risque.

Ce dépistage est d’autant plus nécessaire s’il existe des antécédents d’infection urinaire, une uropathie préexistante, un diabète.

Les moyens dont on dispose sont :

– L’ECBU associé à l’antibiogramme (si, à la culture, il existe plus de 105 colonies par millilitre : c’est l’examen de référence s’il est fait dans de bonnes conditions) ;

– Les bandelettes réactives urinaires, au cabinet du médecin : la présence de nitrites et de leucocytes signe l’infection urinaire.

b) Devant toute fièvre :

A fortiori s’il existe des signes urinaires : un ECBU et une hémoculture, doivent être pratiqués et les antibiotiques commencés sans en attendre le résultat. La présence de nitrites et de leucocytes permet une orientation diagnostique rapide.

– Toise et pèse-personne, 

– mètre-ruban,

– appareil à tension + stéthoscope ordinaire,

– stéthoscope d’accoucheur ou appareil à effet Doppler,

– quelques spéculums,

– doigtiers,

– matériel pour réalisation de frottis vaginal : spatules d’Ayres, lames, fixateur,

– tubes stériles + écouvillons pour prélèvements bactériologiques,

– verres à urines + bandelettes pour recherche de glycosurie, albuminurie, nitrites (labstix, clinistix, multistix 8 SG++).

– Accueillir les consultantes avec amabilité, les inscrire, rechercher éventuellement leur dossier. Les diriger sur les cabinets de consultation.

– Si c’est la première consultation :

. faire la prise de sang pour : groupe sanguin et facteur Rhésus, examens sérologiques de la syphilis, rubéole et toxoplasmose, 

. ouvrir le dossier en écrivant correctement le nom et les renseignements d’identité et familiaux,

. donner tous conseils concernant la déclaration de grossesse et les démarches à accomplir auprès des différents organismes sociaux, les formulaires à remplir, etc.

– A chaque consultation, effectuer :

. pesée, prise de la TA et inscrire les résultats,

. examen d’urines (albuminurie, glycosurie),

. tout résultat anormal est signalé au médecin.

– Préparer et mettre à la disposition du médecin ou de la sage-femme le matériel nécessaire à l’examen obstétrical :

. linge propre ou allése papier à usage unique sur la table d’examen,

. doigtiers et lubrifiant, spéculums, pinces, compresses, coton,

. mètre-ruban,

. stéthoscope obstétrical et/ou à ultra-sons,

. appareil à tension et stéthoscope ordinaire.

Effectuer toute prise de sang ou toute injection prescrite.

– A la fin de la consultation :

. donner le prochain rendez-vous et l’inscrire sur une feuille qui est remise à la patiente,

. vérifier que tous les formulaires ont été remplis et que le carnet de maternité est à jour.

– A tout moment, rester aimable et disponible pour répondre à toutes les questions et fournir toutes les explications demandées par la femme ou sa famille.

Examens complementaires grossesse
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