1. Définition :

La cytostéatonécrose du sein est une lésion inflammatoire bénigne, non infectieuse, d’origine traumatique.

C’est une nécrose du tissu adipeux mammaire, la graisse s’entourant parfois d’une capsule fibreuse.

Elle fait donc suite à un traumatisme mammaire vrai ou chirurgical conservateur et peut poser des problèmes de diagnostic surtout au stade précoce. 

On l’observe le plus souvent chez les femmes de plus de 50 ans. 

2. Circonstance de survenue :

Elle survient dans le sein le plus souvent après un traumatisme, une biopsie, une radiothérapie, un hématome post-opératoire, un acte chirurgical dans un but esthétique ou de reconstruction mammaire après un cancer.

Elle est d’autant fréquente que la chirurgie a utilisé des lambeaux de peau ou des transferts graisseux prélevés sur d’autres parties du corps.

3. ANA-PATH :

La cytostéatonécrose du sein est définie par la dégradation enzymatique du tissu adipeux par les propres lipases cytoplasmiques des adipocytes.

Il est constitué par un matériel nécrotique granuleux dans lequel persistent, par plages, des noyaux pycnotiques et des membranes cellulaires dessinant les contours de “fantômes adipocytaires”.

Un granulome lipophagique entoure tardivement la zone de cytostéatonécrose ; puis, l’évolution se fait vers une sclérose d’encerclement.

Il peut en résulter une rétraction fibreuse périphérique plus ou moins vascularisée pouvant en imagerie classique prendre l’aspect d’une masse irrégulière et spiculée.

La lésion s’entoure d’une pseudo-capsule fibreuse dense avec des zones focales de calcifications.

A l’œil nu, le foyer de cytostéatonécrose est blanchâtre avec une consistance crayeuse classique qui tranche avec le fond jaune du tissu adipeux normal environnant.

4. Diagnostic :

Le diagnostic de cytostéatonécrose repose sur des critères cliniques, radiologiques et parfois histologique après biopsie.

Un contexte postopératoire est retrouvé dans la majorité des cas, parfois après traumatisme du sein, mais parfois il s’agit d’une découverte mammographique. 

1) Clinique:

– Notion de traumatisme même minime, de chirurgie (traitement conservateur ou plastie de réduction) ou de radiothérapie.

– Il peut s’agir d’un petit nodule ferme, sensible ou indolore, plus ou moins fixé, aux contours imprécis, avec souvent des modifications cutanées en regard (rougeur), mimant une lésion maligne.

– Il peut s’agir d’un érythème, une ecchymose, un épaississement cutané ou mamelonnaire, une rétraction cutanée, une adénopathie axillaire. 

L’anamnèse et la cytoponction sont ici les éléments déterminants.

Le diagnostic de ces lésions est cependant difficile et conduit à l’histologie.

2) Imagerie :

Les lésions de cytostéatonécrose sont de diagnostic écho-mammographique ; le recours à l’IRM et à la biopsie percutanée est parfois nécessaire surtout dans un contexte post-opératoire pour éliminer une récidive tumorale.

Les aspects écho-mammographiques sont polymorphes… 

a) Mammographie : Cf chapitre spécial

b) Echographie : Cf chapitre spécial

c) IRM : Cf chapitre spécial

3) Biopsie mammaire :

Elle est nécessaire dans certains cas :

– Carcinome mammaire traité par tumorectomie (diagnostic différentiel : récidive tumorale) ;

– Images échographiques de masses atténuantes ou de kystes complexes sans traduction mammographique pouvant redresser le diagnostic.           

Savoir user de l’argument évolutif dans certains cas litigieux.

Au total, dans un contexte particulier (traumatisme ou chirurgie), le diagnostic est souvent facile.

Mais dans un contexte de néoplasie mammaire, il est difficile de faire la part entre cytostéatonécrose et récidive tumorale, ce qui nécessite le recours à l’IRM et à la biopsie.

5. Traitement de la cytostéatonécrose :

En cas de survenue de cytostéatonécrose après chirurgie esthétique ou de reconstruction, une intervention locale consistant à lipostructurer la région du sein en cause permet de remodeler le sein.

6. Conclusion :

Les lésions de cytostéatonécrose sont de diagnostic écho-mammographique.

Leurs aspects sont polymorphes nécessitant une confrontation radio-clinique.

Deux éléments sont importants : l’interrogatoire et l’argument évolutif.

Dans les cas les plus difficiles, le recours à l’IRM ou à la biopsie percutanée est nécessaire surtout dans un contexte de carcinome mammaire pour éliminer une récidive tumorale.

Points clés

La cytostéatonécrose du sein est une pathologie rare qui se produit lorsque les cellules adipeuses du sein subissent une nécrose en réponse à une inflammation ou à une blessure. Cela peut se produire en raison d’une infection, d’un traumatisme ou d’une chirurgie du sein.

Les symptômes de la cytostéatonécrose peuvent inclure une douleur, un gonflement, une rougeur et une formation d’abcès dans la région touchée. Dans certains cas, une masse dure peut se former dans le sein.

Le diagnostic de la cytostéatonécrose du sein est généralement confirmé par une biopsie.

Le traitement de la cytostéatonécrose dépend de la gravité des symptômes :

– dans les cas légers : des analgésiques peuvent être prescrits pour soulager la douleur,

– dans les cas plus graves : une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour drainer les abcès ou retirer les tissus nécrotiques.

Il est important de noter que la cytostéatonécrose du sein n’est pas liée au cancer du sein et n’augmente pas le risque de développer un cancer.

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