Contrairement au syndrome de Turner, il n’est que rarement une affection pédiatrique.

Plus fréquent que le syndrome de Turner, il touche un garçon sur 1.000 à la naissance.

Comme dans la trisomie 21, l’âge maternel moyen est plus élevé que dans la population générale.

1. Diagnostic positif :

1) Nourrisson et  jeune enfant :

Le diagnostic est exceptionnellement évoqué devant des anomalies des organes génitaux externes (hypospadias, ectopie testiculaire).

2) Avant la puberté :

Il existe déjà des signes d’orientation et pourtant le diagnostic est rarement suspecté devant :

– un retard staturo-pondéral, mais ce signe est rarement à l’origine du diagnostic, car le klinefeltérien est trop souvent pensé en termes de sujet de grande taille.

– parfois un retard psychomoteur ou un retard scolaire,

– des anomalies génitales :

cryptorchidie,

volontiers associée à une hypoplasie de la verge,

voire un hypospadias,

un signe paraît avoir une valeur particulière : l’existence d’un raphé périnéal médian, saillant et anormalement pigmenté.

Cependant des sécrétions hormonales ne sont pas modifiées par rapport à un garçon normal.

Il n’existe pas de dysmorphie particulière.

3) Chez le sujet pubère :

a) Morphologie :

Elle est variable ; classiquement, le Klinefeltérien est :

– de grande taille, longiligne avec une macroskélie (développement exagéré des jambes),

– d’aspect gynoïde avec une ceinture scapulaire peu développée ; mais ces signes sont inconstants et certains de ces sujets sont de morphologie masculine normale, voire de petite taille,

– une gynécomastie (uni ou bilatérale) est notée dans 1/4 des cas,

– par contre l’atrophie des testicules est constante ; ceci contraste avec un développement normal de la verge et du scrotum, en taille et en pigmentation. La pilosité pubienne est souvent triangulaire, horizontale, de type féminin ; les testicules petits sont mous, indolores à la pression. La prostate, au toucher rectal, est normale.

Le reste de la puberté s’est effectué normalement ; à signaler toutefois une pilosité thoracique pauvre, une barbe absente ou rare ;

– la stérilité est constante par azoospermie (de nombreux klinefeltériens ne sont dépistés que dans les consultations de stérilité),

– les troubles du comportement sexuel sont fréquents : absence de libido, absence d’érections spontanées ; l’activité sexuelle est diminuée.

b) Bilan endocrinien :

– FSH élevée,

– testostérone basse.

c) Biopsie testiculaire :

Elle confirme : l’azoospermie, l’absence de maturation des cellules de la lignée germinale qui s’arrête généralement au stade de spermatocytes, la présence exclusive de cellules de Sertoli, la sclérohyalinose tubulo-interstitielle augmentera progressivement.

d) Développement intellectuel :

La majorité des sujets atteints du syndrome de Klinefelter ont un développement intellectuel normal et un certain nombre peut entreprendre des études supérieures.

Mais un nombre, dont la proportion reste discutée, a un retard mental à l’origine de difficultés scolaires et d’inadaptation socioprofessionnelle.

>>> Au total, l’anomalie se révèle à l’adolescence.

Klinefelter

2. Caryotype : diagnostic de certitude

Le syndrome de Klinefelter correspond à l’existence d’un chromosome X surnuméraire au caryotype ++:

– il s’agit du caryotype 47,XXY dans plus de 80 % des cas ; ce caryotype est homogène, s’accompagnant d’une chromatine sexuelle positive (un corpuscule de Barr sur le frottis buccal),

– dans les autres cas, on retrouve un autre caryotype : 47,XXY en mosaïque : les plus fréquents sont : 47,XXY/46,XX ou 47,XXY/46,XY ; dans ce dernier cas il a pu être observé une exceptionnelle spermatogenèse.

3. Diagnostic différentiel :

– Le caryotype 48,XXXY : il s’accompagne d’un hypogonadisme et d’une arriération mentale. C’est souvent ces cas qui conduisent au diagnostic chez l’enfant en raison d’une hypoplasie de la verge et des bourses. C’est sans doute, d’avoir classé ces sujets dans le cadre du Klinefelter classique (47,XXY) qui a fait parler de retard mental.

– Le caryotype 49,XXXXY n’entre pas dans le cadre du syndrome de Klinefelter. Il s’agit d’un tableau associant :

. une arriération mentale profonde parfois plus encore que dans la trisomie 21,

. une dysmorphie : hypertélorisme, épicanthus avec des fentes palpébrales un peu obliques en haut et en dehors, leur donne un air vague de trisomique 21 ; mais on ne retrouve pas les anomalies dermatoglyphiques de la trisomie 21,

. des signes osseux : le plus fréquent est la synostose radiocubitale supérieure,

. le frottis buccal montre la présence de 3 corpuscules de Barr.

– Le caryotype 48,XXYY ne constitue pas non plus un syndrome de Klinefelter même si le phénotype s’en rapproche souvent (aspect parfois gynoïde, hypogonadisme avec grande taille de gynécomastie) ; l’arriération mentale marquée de ces sujets se différencie du Klinefelter 47,XXY ou du syndrome 47,XYY qui avait été un moment appelé, de façon très inappropriée, le “chromosome du crime”.

– L’association à une trisomie 21 n’est pas exceptionnelle, réalisant alors le caryotype 48,XXY,+21, c’est-à-dire une double trisomie ; dans ce tableau seuls se verront les signes cliniques de la trisomie 21 ; c’est seulement l’étude du caryotype qui fera la preuve des deux aberrations chromosomiques concomitantes. Seul un examen clinique très soigneux du sujet permettrait de retrouver les maîtres symptômes du syndrome de Klinefelter : atrophie testiculaire, très inhabituelle dans la trisomie 21, ou gynécomastie, voire grande taille qui n’existe jamais dans la trisomie 21.

  • Gynécomastie
  • Testostérone
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