1. Boite crânienne :

1) Aspect normal :

Si le pôle céphalique est visible dès 8 SA, la voûte crânienne n’apparaît que vers 12 SA. Elle se traduit à terme par une ligne épaisse et hyperéchogène bordée à l’extérieur par une première bande hypo-échogène correspondant à l’hypoderme et une deuxième échogène matérialisant le cuir chevelu. Ses contours sont harmonieux et continus.

La forme du crâne est appréciée sur la coupe classique de mesure du diamètre bipariétal. Habituellement, il a la forme d’un “œuf” dont la grosse extrémité correspond à l’occiput. 

2) Variations physiologiques :

a) Dolichocéphalie (tête allongée) :

Elle donne en coupe coronale une image elliptique avec disparition du renflement postérieur occipital. Il en résulte une diminution du diamètre bipariétal mais le périmètre céphalique est normal. Cet aspect est plus fréquemment rencontré dans les sièges et dans les présentations transverses.

b) Brachycéphalie (tête sphérique) :

Elle est plus rare et donne une image circulaire avec une augmentation du diamètre bipariétal, mais avec conservation d’un périmètre céphalique normal. Le diagnostic d’hydrocéphalie, aboutissant également à l’arrondissement de la tête, est éliminée si les ventricules cérébraux ont une taille normale. Cette forme de tête doit faire rechercher plus particulièrement les signes d’une trisomie 18 et 21 et une anomalie du squelette.

2. Structures intracrâniennes :

– Le crâne doit être étudié sur trois séries de coupes réalisées :

. dans un plan horizontal, fronto-occipital,

. dans un plan perpendiculaire au précédent, réalisant les coupes frontales bien connues en échographie transfontanellaire et,

. dans un plan sagittal médian et paramédian classique en échographie transfontanellaire.

1) Ventricules cérébraux :

a) Ventricules latéraux :

Très volumineux par rapport au reste de la boîte crânienne entre 12 SA et 18 SA (maximum 10 mm), ils deviennent progressivement plus minces à partir de 20 SA en raison de la croissance du manteau cérébral. A ce terme et à l’état normal, les cavités sont très fines apparaissant sous la forme de minces zones liquidiennes bordées par des traits échogènes fins représentant leurs parois.

b) Cornes frontales :

Elles sont faciles à repérer. Les cornes occipitales sont moins faciles à voir mais sont pourtant les plus intéressantes à surveiller car c’est par elles que commencent les dilatations ventriculaires. Elles sont mieux observées, comme les carrefours ventriculaires, en coupes para-sagittales. Les cornes temporales, difficiles à voir, sont souvent confondues avec les scissures sylviennes et ne présentent pas un grand intérêt diagnostique.

Un début de dilatation des ventricules est donc aisément repéré sauf avant 19 SA. En effet l’écart inter-ventriculaire, mesuré au niveau des cornes frontales et des corps ventriculaires, représente 45 % du diamètre bipariétal à 15 SA et diminue progressivement jusqu’à 26 % à terme.

c) Troisième ventricule :

Il est identifié, en coupe fronto-occipitale, sous la forme d’un dédoublement de l’écho cérébral médian, placé entre les deux thalamus mais nettement en arrière du septum pellucidum avec lequel il ne doit pas être confondu. Sa largeur maximale à terme est de 2 à 4 mm. Une dilatation anormale peut être repérée en coupe fronto-occipitale mais elle est mieux dépistée et plus précocement, en coupe sagittale, par l’augmentation en hauteur du 3ème ventricule.

d) Quatrième ventricule :

Normal, il est difficile à localiser car petit. On le recherche en coupe sagittale médiane, traduit par un triangle hypoéchogène placé à mi-hauteur du tronc cérébral et encochant le cervelet ou bien encore sur une coupe coronale inclinée (voir plus loin : cervelet). 

2) Plexus choroïdes :

Ils sont faciles à reconnaître car hyperéchogènes. Ils n’existent qu’au niveau des carrefours où ils présentent un renflement typique (glomus), ainsi qu’au niveau des corps ventriculaires, des cornes temporales et du toit du 3ème ventricule. Ils sont absents des cornes frontales et occipitales. Cela explique que si l’on ne regarde le cerveau que sur la coupe classique faite pour mesurer le diamètre bipariétal, on ne peut voir les kystes des plexus choroïdes. Il faut donc réaliser des coupes para-sagittales. Leur implantation est aussi importante à connaître pour éviter une confusion diagnostique avec une hémorragie sous-épendymaire. Jusqu’à 20 SA ces plexus sont très développés. 

3) Thalami :

De forme ovoïde, bien individualisés du reste de la substance cérébrale, sont limités en dedans par le 3ème ventricule, en haut par les corps des ventricules latéraux et en arrière par le glomus des plexus choroïdes. 

4) Corps calleux :

Il s’agit d’une zone du cerveau réunissant les deux hémisphères cérébraux et constituée de substance blanche (grande commissure). Cette commissure se présente transversalement et est située au fond de la scissure interhémisphérique, au-dessus des ventricules latéraux.

Le corps calleux est visible :

– en coupe sagittale médiane (dès 21 SA) : sous la forme d’une structure linéaire courbe hypoéchogène, bien limitée, coiffant le septum pellucidum liquidien et coiffée par le cortex cérébral. Après 30 SA : les circonvolutions cérébrales péri-calleuses (le gyrus et le sillon cingulaire) sont concentriques et nettes.

– en coupe frontale, il se présente sous la forme d’une bande hypoéchogène placée transversalement au-dessus des cornes frontales, entre la faux et le toit du septum pellucidum.

Nb : Le septum pellucidum (visible dès 15 SA), est situé, en coupe axiale, au tiers antérieur de l’écho médian du crâne et se traduit par un carré liquidien, retrouvé, en coupe sagittale médiane, sous la forme d’une virgule liquidienne située au centre du crâne.

5) Cervelet : 

Il est facilement mis en évidence sur les coupes fronto-occipitales basses. Le vermis médian est hyperéchogène, central et cerné par les deux hémisphères cérébelleux moins échogènes. C’est dans ce plan que l’on mesure le cervelet. Ces dimensions sont proportionnelles au terme et peu influencées par les retards de croissance. En coupe sagittale et en coupe coronale, on retrouve le 4ème ventricule. Le cervelet est limité en arrière par une zone liquidienne correspondant à la grande citerne. Elle est segmentée par un double écho médian qui correspond au sinus occipital postérieur. C’est en coupe coronale qu’on a le plus de chance d’identifier les anomalies de la fosse postérieure. 

Une bonne connaissance de l’échoanatomie cérébrale est nécessaire pour éviter des erreurs d’interprétation.

Pour éviter les artéfacts d’analyse anatomique et de mesures, il est très important de toujours réaliser des coupes parfaitement symétriques par rapport à la scissure interhémisphérique ou écho médian. Il faut pouvoir mettre en évidence les principaux marqueurs échoanatomiques du cerveau fœtal :

– la bonne continuité des contours osseux crâniens,

– les éléments de la ligne médiane et paramédiane, sur un plan axial moyen : d’avant en arrière la cavité du septum lucidum ; au tiers antérieur et au milieu le IIIème ventricule, cavité virtuelle limitée de chaque côté par les olives thalamiques,

– les ventricules latéraux : les cornes frontales en avant, de part et d’autre de la cavité septale, le carrefour ventriculaire en arrière, balisé par les plexus choroïdes hyperéchogènes,

– l’épaisseur parenchymateuse et la visualisation de la vallée sylvienne à l’aspect caractéristique en “enclume”, la fosse postérieure qui contient, d’avant en arrière, le tronc cérébral hypoéchogène médian, la cavité du IVème  ventricule fermée par le vermis médian hyperéchogène ; de part et d’autre du vermis se situent les hémisphères cérébelleux ; en arrière, le croissant de lune liquidien de la grande citerne qui limite en avant l’écaille de l’occipital. Seule la coupe sagittale médiane permet de visualiser l’intégralité du corps calleux à l’étage sus-tentoriel et du vermis cérébelleux à l’étage sous-tentoriel.

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