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Les cellules de la lignée germinale et en particulier les spermatozoïdes sont, au niveau du testicule et des canaux permettant l’excrétion du sperme, physiquement séparés des vaisseaux sanguins et donc des cellules sanguines capables de reconnaître les agents pathogènes et de produire des anticorps.

L’absence de contact en temps normal entre spermatozoïdes et système immunitaire implique donc que si un jour ce contact se produit (par exemple lors d’un traumatisme du testicule provoquant une rupture de la barrière entre spermatozoïdes et sang), les spermatozoïdes sont reconnus comme un corps étranger par le système immunitaire qui va alors développer des anticorps…

Les anticorps se retrouvent alors dans le liquide séminal et peuvent provoquer une agglutination des spermatozoïdes, une immobilisation plus ou moins importante, ou simplement se lier à la surface de ceux-ci. Tout ceci peut avoir une action néfaste sur la capacité du spermatozoïde à féconder un ovocyte.

Le but du MAR-test est la détection de la présence de ces anticorps à la surface des spermatozoïdes. Le MAR-test peut donc être demandé lors d’un spermogramme classique. Cette analyse ne demande pas de prélèvement supplémentaire à celui réalisé pour le spermogramme.

En réalité, deux tests sont disponibles :

– Test de dépistage : MAR test (Mixed Antiglobulin Reaction test) sur le sperme frais non traité,

– Test de confirmation : test aux immunobilles qui permet de rechercher la présence de deux types d’immunoglobulines, IgG et IgA, à la surface des spermatozoïdes, le plasma séminal et dans le sérum. 

Le MAR test et la recherche des anticorps à la surface des spermatozoïdes ne peuvent être réalisés que si la mobilité des spermatozoïdes est suffisante.

1. MAR test :

Il permet la détection des anticorps anti-spermatozoïdes (ACAS) ; leur présence est caractéristique des infertilités masculines auto-immunes.

Les anticorps anti-spermatozoïdes sont des classes IgA et IgG.

Les IgA semblent être responsables de l’infertilité immunologique (environ 8 % des cas d‘infertilité masculine).

La présence d’IgA en absence d’IgG est très rare, ce qui permet une détection de routine basée sur les IgG anti-spermatozoïdes.

En cas de présence d’anticorps IgG, il est recommandé de procéder à une détection des anticorps IgA.

Le MAR-test, effectué à partir des hématies sensibilisées peut être effectué facilement et à moindre coût, en cas de positivité on pourra affiner le résultats en utilisant des immunobilles pour chaque catégories d’anticorps.

Le test est dit (+) si l’agglutination est > 10 % ; une infertilité immunologique est probable quand elle est > 50 % (la moitié des spermatozoïdes adhèrent aux particules).

Un résultat inférieur à 50 % doit être considéré comme négatif, il est positif en dessus de 50 % mais il n’est pas rare de retrouver 100 % de spermatozoïdes ayant fixé des auto-anticorps, ce qui, aujourd’hui, oriente d’emblée vers une FIV avec ICSI.

Les anticorps anti-spermatozoïdes peuvent quelquefois être mis en évidence lors d’un test de Hühner où, en leur présence, de nombreux spermatozoïdes ébauchent un oscillement caractéristique en paraissant  accrochés à la glaire (shaking phenomenon). 

Ceci est dû à la présence d’IgA. Les auto-anticorps antispermatozoïdes sont retrouvés, selon les auteurs, dans 3 à 8 % des cas.

Les groupes de patients ayant le plus de chances d’avoir des anticorps anti-spermatozoïdes sont :

– les hommes opérés de hernies inguinales pendant l’enfance,

– les hommes avec régression unilatérale ou bilatérale (complète ou partielle) du ductus de Wolffian,

– les hommes vasectomisés,

– les hommes avec une histoire d’infection du tractus génital,

– les hommes avec agglutination des spermatozoïdes dans l’éjaculat. 

Des globules rouges de mouton ou des particules de latex recouverts d’anticorps humains (des immunoglobulines G, ou IgG) sont mélangés avec le sperme à analyser.

Ensuite, un antisérum anti-IgG est ajouté.

S’il y a agglutination entre les particules et les spermatozoïdes mobiles : c’est que le sperme contient des anticorps anti-spermatozoïdes.

Si 10 à 50 % des spermatozoïdes mobiles adhérent aux particules : on peut suspecter une infertilité immunologique ; elle est probable quand plus de 50 % d’entre eux adhèrent aux particules.

Cette expérience peut se faire avec des particules recouvertes d’IgA ou d’IgM et l’antisérum associé. On détermine ainsi la variété d’anticorps en cause.

2. Test aux immunobiles :

Ce test permet de détecter quelle est la classe d’anticorps présente dans le plasma séminal mais également de détecter la région des spermatozoïdes sur laquelle ces anticorps sont fixés.

Au-moins 100 spermatozoïdes mobiles sont nécessaires pour réaliser ce test.

Les spermatozoïdes sont placés dans une suspension de billes de polyacrylamide. Sur ces billes sont  fixés des anticorps de lapin anti-immunoglobulines humaines.

Les spermatozoïdes mobiles recouverts d’anticorps vont se fixer sur les immuno-billes.

Si 20 % des spermatozoïdes mobiles sont porteurs de billes, le test est positif. Il n’y aura influence clinique que si 50 % minimum de spermatozoïdes mobiles ont fixé les billes.

On peut préparer différentes immuno-billes (IgA, IgG, IgM) et ainsi détecter quels sont les anticorps présents.

Grâce à ce test, on peut aussi localiser la région du spermatozoïde qui fixe l’anticorps (flagelle, tête, pièce intermédiaire).

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