1. Définition et rôle physiologique :
L’hormone antimüllérienne est une glycoprotéine appartenant à la famille du Transforming Growth Factor (TGF), découverte en 1950.
Cette hormone est produite par les follicules ovariens chez la femme et joue un rôle crucial dans la régulation de la fertilité.
Elle est sécrétée par les cellules de la granulosa des follicules ovariens primaires, secondaires, pré-antraux et antraux précoces, depuis la 36ème semaine de vie intra-utérine jusqu’à la ménopause.
2. Importance clinique :
L’AMH constitue un marqueur fiable de la réserve ovarienne et permet d’évaluer la fertilité féminine.
Son dosage est devenu incontournable dans le diagnostic des troubles de l’ovulation.
3. Indications du dosage :
Le dosage de l’AMH est recommandé dans plusieurs situations cliniques :
– Évaluation de la réserve ovarienne ;
– Prédiction de la réponse à la stimulation ovarienne ;
– Préservation de la fertilité avant traitements anticancéreux.
4. Méthode de prélèvement :
Le test s’effectue par une simple prise de sang, sans nécessité d’être à jeun.
Contrairement aux dosages de FSH et LH, l’AMH peut être mesurée à n’importe quel moment du cycle menstruel, ce qui en fait un marqueur particulièrement pratique.
Son avantage est que son niveau est relativement stable tout au long du cycle menstruel, ce qui en fait un marqueur fiable de la réserve ovarienne.
5. Applications en médecine de la reproduction :
L’AMH est particulièrement utile dans :
– La prédiction de la réponse ovarienne lors des protocoles de FIV ;
– L’évaluation des risques d’hyperstimulation ovarienne ;
– Le conseil en matière de préservation de la fertilité ;
– Le diagnostic des troubles de l’ovulation.
6. Interprétation des résultats :
Les valeurs normales varient selon l’âge (ex. : 1,5–4,0 ng/ml chez une femme de 25–35 ans), avec un seuil de 1,1 ng/ml souvent utilisé pour identifier une réserve basse.
Classification générale :
Niveaux élevés : > 4,0 ng/mL
Niveaux normaux : 1,5 – 4,0 ng/mL
Niveaux normaux à faibles : 1,0 – 1,5 ng/mL
Niveaux faibles : 0,5 – 1,0 ng/mL
Niveaux très faibles : < 0,5 ng/mL
Il est important de noter que l’interprétation doit tenir compte de plusieurs facteurs :
Les valeurs peuvent varier selon les laboratoires et les méthodes de dosage utilisées.
Le dosage peut être effectué à n’importe quel moment du cycle
La contraception hormonale peut abaisser artificiellement le taux d’AMH de façon réversible.
En général, on considère qu’un taux normal est compris entre 2,5 et 6 ng/ml.
Une AMH indétectable (< 0,1 ng/ml) suggère une insuffisance ovarienne prématurée (IOP).
Nb : Une AMH élevée (> 6 ng/ml) prédirait une baisse de probabilité à concevoir (Effet OPK-like, cycles anovulatoires ?)
Il est recommandé d’utiliser la même technique de dosage pour le suivi d’une patiente afin d’assurer la cohérence des résultats.
7. Impact sur la prise en charge :
Le dosage de l’AMH permet d’optimiser les protocoles de stimulation ovarienne et d’adapter la prise en charge en médecine de la reproduction.
Cette hormone s’avère plus efficace que le facteur âge pour prédire les chances de succès en PMA.
On peut considérer aujourd’hui que le niveau d’AMH chez les femmes devant subir une tentative d’AMP représente un facteur prédictif de succès de la ponction ovocytaire.
En effet, son taux sanguin est corrélé avec le nombre de follicules antraux détectés à l’échographie et l’âge de la patiente, mais pas avec les taux de FSH.
Cependant, l’AMH, tout comme le CFA, ne permet pas d’apprécier l’aspect qualitatif.
8. Conclusion :
L’AMH représente un outil diagnostique précieux en gynécologie moderne, permettant une évaluation objective de la réserve ovarienne et une optimisation des protocoles de prise en charge en médecine de la reproduction.
L’AMH permet de prévoir les faibles réponses à la stimulation et, à l’inverse, les risques de dérapage de la stimulation (hyperstimulation).
Ce qui permettra au clinicien d’utiliser un traitement mieux adapté en fonction du résultat de l’AMH.
Son dosage systématique dans le bilan de fertilité permet une meilleure personnalisation des traitements et une amélioration du pronostic reproductif.


